Avec le développement des tendances ultra féministes, une polémique enflamme les réseaux sociaux. Elle s’est répandue comme une traînée de poudre et fait, encore aujourd’hui, l’objet d’une guerre interne entre femmes. Je ne sais pas vous, mais moi je ne l’avais pas vu venir, celle-là!
Voici le thème du débat : Notre poitrine a-t-elle réellement besoin d’un soutien-gorge ? Le soutien-gorge n’est-il pas un danger pour nos seins ?
En prenant connaissance de ce débat, j’ai dans un premier temps, questionné la pertinence de l’objet du mouvement. Puis, l’idée a fait son chemin, mais il me manquait des informations pour me positionner objectivement sur ce sujet. Alors j’ai cherché… Mes recherches m’ont amené à prendre conscience que le soutien-gorge était devenu au cours des années, un enjeu sociétal majeur.
Mes recherches m’ont amené à découvrir que la remise en question de la nécessité d’un soutien-gorge n’est pas un débat récent. En effet, il serait porté depuis plus de 60 ans par des mouvements féministes dont le mouvement NO BRA.
Si vous êtes comme moi, un peu larguée sur le sujet, un peu d’histoire nous aidera à comprendre précisément les enjeux de ce mouvement afin d’objectiver les débats.
Le mouvement NO BRA
En anglais, NO pour non, BRA pour soutien-gorge. La traduction du terme NO BRA donne, par conséquent : pas de soutien-gorge. Sur ces mots s’est construite tout une idéologie qu’il nous faut comprendre pour nous positionner.
Historique du mouvement :
Dans les années 1960, le mouvement « NO BRA » connait un essor significatif. Il représentait une partie du mouvement féministe de l’époque. En effet, une partie des femmes remettait en question les normes de genre traditionnelles et ont commencé à s’opposer au port du soutien-gorge, car elle considérait leur refus comme une sorte de rébellion contre les attentes sociales imposées aux femmes.
Le mouvement NO BRA était fortement lié à la contre-culture de l’époque, qui rejetait les conventions sociales établies. Des groupes emblématiques de cette période, tels que les hippies, ont contribué à populariser le mouvement NO BRA.
Près de 60 ans plus tard, le mouvement NO BRA, atteint les réseaux sociaux et s’appuie sur d’autres mouvements liés à l’acceptation de soi et de son corps. Aujourd’hui, les enjeux sociaux ne sont plus les mêmes. Le mouvement NO BRA argumente son positionnement à partir de 4 points principaux :
- Ne pas porter de soutien-gorge est plus confortable. En particulier, si on a du mal à trouver un soutien-gorge bien ajusté.
- Chaque femme a le droit de décider si elle veut porter un soutien-gorge ou non. Pour ce mouvement, cela ne doit pas être imposé par des normes sociales.
- Ce mouvement féministe lutte contre toutes les normes de beauté et de féminité imposées à la femme par la société.
- A la marge, certaines soutiennent le NO BRA pour des raisons écologiques, la fabrication de soutiens-gorge pouvant avoir un impact sur l’environnement.
Nous constatons donc, qu’au fil des années, les arguments du mouvement ont été dénaturés jusqu’à rendre le soutien-gorge prétendument responsable d’augmenter les probabilités de cancer du sein. L’information étant des plus déstabilisantes, il est plus que nécessaire d’objectiver cette nouvelle par des études scientifiques et au vu de la gravité du sujet, de ne surtout pas s’arrêter aux rumeurs et aux ressentis.
Les références scientifiques en faveur du port du soutien gorge
Après avoir lu des livres, des blogs, des articles pour ou contre le port du soutien-gorge, j’en viens à la conclusion que parler objectivement des seins sans que ces derniers ne soient l’enjeu de polémique, est pratiquement impossible. Comme si revendiquer sa féminité signifiait, d’emblée, se préparer à une lutte permanente. Alors pourquoi en rajouter et faire pesée un doute aussi grave sur un accessoire de lingerie ? Nous n’aurons peut-être jamais la réponse à cette question. L’urgence étant, à ce jour, de rétablir de la manière la plus objective possible la vérité sur le lien entre cancer du sein et soutien-gorge.
Mes recherches m’ont amenées à la découverte de 2 études :
- Une étude de chercheurs d’Harvard publiée dans le journal « Cancer Epidemiology, Biomarkers & Prevention » en 2014. Cette étude a examiné les habitudes de port de soutien-gorge chez plus de 1 500 femmes et n’a trouvé aucune corrélation significative entre le port de soutiens-gorge et le risque de cancer du sein. Les chercheurs ont conclu que le port de soutien-gorge ne semble pas augmenter le risque de cancer du sein.
- Une étude française publiée en 2013. Cette recherche a suivi plus de 330 femmes pendant 15 ans et n’a pas, non plus, trouvé de lien entre le port de soutien-gorge, y compris les soutiens-gorge rembourrés et à armatures, et un risque accru de cancer du sein. Les résultats ont été publiés dans le journal « Cancer Causes & Control.
La ligue contre le cancer confirme les conclusions de ses études et réfute entièrement le lien entre soutien-gorge et cancer du sein.
A la lecture de ces références scientifiques, nous constatons que l’argumentaire qui est attribué au mouvement NO BRA n’a pas de base scientifique solide en ce qui concerne les risques pour la santé. En effet, les études mentionnées précédemment n’ont pas montré de liens significatifs entre le port de soutiens-gorge et la santé, par contre et je rejoins ce mouvement sur ce sujet, le choix de porter ou de ne pas porter un soutien-gorge reste personnel. Certaines femmes préfèrent ne pas en porter, quand d’autres peuvent se sentir plus à l’aise ou plus confiantes en portant un soutien-gorge, et je crois bien en faire partie.
Mon expérience
J’ai eu très tôt de la poitrine. A à peu près vers l’âge de 9 ans. On m’a rapidement interdit les tenus de l’enfance sous prétexte que je n’étais plus une petite fille mais que je devenais une femme. J’ai donc, très tôt eu le parcours d’une bonne partie d’entre vous : brassière, soutien-gorge à armatures. Sans explication, c’était comme ça. Dans ma tête, c’était valorisant de porter un soutien-gorge. Je m’approchai d’un autre monde : celui des FEMMES. J’ai rapidement déchanté.
Dans la vie de tous les jours, cela n’avait que des inconvénients. A l’époque, les soutiens-gorge, étaient moches et inadaptés aux fortes poitrines. Mais ne pas en porter était inenvisageable et beaucoup trop douloureux. Surtout lorsque je devais courir pour ne pas être en retard. Ce qui arrivait très souvent…
Je suis pratiquement née avec un soutien gorge! Malgré les injonctions de ma mère qui me demandait de « laisser respirer ma poitrine », ce sous vêtement était la seule chose qui me soutenait autant au sens propre qu’au sens figuré. Sur les conseils des « expertes en tout » de la famille, (il y’en a toujours une ou deux qui traînent quelque part…) j’ai tenté de passer des nuits sans mais je ne me suis pas du tout sentie à l’aise. Au moment de dormir, j’avais le sentiment d’écraser ma poitrine.
30 ans plus tard, et en dépit de toutes les théories du moment, je porte toujours des soutiens-gorge et je n’ai aucun problème de santé, dixit ma gynéco. Je remarque que le fait d’avoir choisi de la lingerie adaptée à ma poitrine m’a donné confiance en moi et je me sens très à l’aise dans mon corps. Je prends soin de mon décolleté et sais le mettre en valeur quand je le souhaite. Au passage, les soutiens-gorge de style balconnets et push-up en dentelle sont une merveille pour être une joueuse de niveau dans le jeu de la séduction.
A ce jour, je constate que je vis très bien le port du soutien-gorge. Pour moi, il est plus qu’un sous-vêtement. Il est lié à mon état d’esprit et à ce que je veux ou pas montrer de moi. Il supporte une partie de moi, IL EST MOI. Voici la relation qui me lie à ma lingerie. Et vous ?
Comme nous avons pu le voir plus haut, il n’existe pas d’études scientifiques solides qui aient démontré que le port d’un soutien-gorge soit dangereux pour la santé. Par conséquent, ne vous empêchez pas d’être vous-même, ni d’être confortable dans votre corps.