N’étant pas une addict des réseaux et vivant dans mon cocon protégé de toute la folie extérieure, je n’ai entendu que très tardivement parlé de ce mouvement. Je suis en général très sceptique quant aux tendances qui naissent outre atlantique et nous arrive comme un tsunami car si je me refuse à prendre partie pour un mouvement, je préfère prendre le temps et analyser les impacts.
1 an plus tard, je constate un vrai changement dans les mentalités. Beaucoup plus de femmes s’autorisent à s’habiller comme elles le souhaitent et se moquent du regard des autres.
Historique du mouvement body positivisme
Le mouvement body positif promeut l’idée que tous les corps sont beaux et méritent d’être célébrés, indépendamment de leur taille, de leur forme, de leur couleur ou de leurs imperfections. Il encourage la confiance en soi et l’amour-propre en rejetant les normes de beauté strictes imposées par la société. Le terme « body positif » a évolué au fil du temps pour devenir un mouvement qui célèbre la diversité corporelle et encourage l’acceptation de soi.
Voici un bref historique et quelques figures phares :
- Les origines : Le mouvement body positif trouve ses racines dans les années 1960, lorsque des activistes féministes ont commencé à remettre en question les normes de beauté imposées par la société et l’industrie de la mode.
- Les années 2010 : Le mouvement a pris de l’ampleur grâce aux médias sociaux. Les figures phares du mouvement body positif sont souvent des activistes, des mannequins et des personnalités des médias sociaux qui ont milité activement en faveur de l’acceptation de tous les types de corps.Des personnalités comme Ashley Graham, un mannequin grande taille, et Tess Holliday, une activiste pour la diversité corporelle, sont devenues des icônes du body positif.
- Le mouvement body positif a évolué pour inclure une plus grande diversité corporelle, y compris les personnes handicapées, les personnes de couleurs, et la communauté LGBTQ+. Des personnalités comme Lizzo, une chanteuse et flûtiste, ont encouragé l’acceptation de soi et la célébration de la diversité.
- Le mouvement a également eu un impact sur l’industrie de la mode, avec des marques commençant à présenter des mannequins de différentes tailles, formes et origines ethniques.
Comme tout mouvement, le body positivisme n’est pas à idéaliser. L’idée de base est révolutionnaire surtout pour les femmes et le regard qu’elles peuvent s’autoriser à avoir sur elles-mêmes mais un mouvement n’est rien si personne ne le fait exister et ne se l’approprie. Mais une dose d’humanité, c’est également une dose de dérive.
Les points positifs et les dérives du body positivisme
Les points positifs | Les dérives |
Favorise l’acceptation de soi, le bien-être et l’estime de soi. | Risque de normalisation de l’obésité. en minimisant les risques pour la santé liés au surpoids et à l’obésité. |
Valorisation de tous les types de formes de tailles et d’apparences. Reconnaissance de toutes les sortes de beauté et de diversité corporelle. | Certaines personnes accusent le mouvement de ne pas promouvoir un mode de vie sain et de favoriser une pression à l’acceptation de soi. Aucun changement de ce que l’on est à un moment T n’est toléré par la communauté. Pour des cas extrêmes : idéalisation de l’obésité et de l’extrême minceur. Exemple de la chanteuse américaine LIZZO et son régime. |
Déconstruction des normes de beauté imposés par les médias et la société. | Certaines communautés se sentent exclues du mouvement tel que la communauté noire et les handicapés. |
Le mouvement offre un espace où les individus peuvent se sentir libres d’être eux-mêmes sans crainte de jugement, favorisant ainsi un sentiment d’empowerment et de confiance en soi. | Le body-positivisme est parfois utilisé à des fins commerciales. |
Il y’a une différence entre aimer ce qu’on est et assumer qui nous sommes. Il est important de trouver en soi des éléments dont nous sommes fiers afin de ne pas tomber dans le dénigrement systématique. Ces éléments peuvent être physiques ou psychologiques, peu importe. Votre corps est votre corps à chaque étape de votre vie, il évoluera avec vous, parce qu’il est… tout simplement vivant. Vous pouvez le contrôler dans une certaine mesure mais il reprendra toujours le dessus et vous rendra de la même manière la façon dont vous l’avez traité.
La maladie me l’a appris.
Lorsque vient la maladie, le bourrelet sur la hanche, le sein plus haut que l’autre,… tout ça s’efface au profit de l’envie de vivre. Les priorités changent et les difficultés prennent une autre ampleur. Avec le recul, nous aurions aimé que nos difficultés en reste à notre kilo en trop.
Mon expérience personnelle sur le body positivisme.
Devenir une femme s’est relevée de nombreux défis qui nous permettront de passer de chenille maladroite qui découvre le monde à papillon. Un papillon en construction constante qui pour grandir doit faire peu à peu fis du regard des autres et même de son propre regard, s’il ne nous aide pas à nous envoler.
Une vie. Il faut une vie pour apprendre que nous n’en avons qu’une. Une vie pour apprendre qu’un plis sur notre ventre, une vergeture sur nos seins n’à que l’importance qu’on leur accorde. Même si je me le répétai chaque jour, une phrase récente de mon mari m’a ouvert les yeux bien grand.
Un jour où nous sortions pour nous balader, mon regard a été interpellé par une publicité de lingerie. Cet encart publicitaire mettait en scène des femmes d’une cinquantaine d’années en lingerie. Ces femmes avaient des rondeurs, de la cellulite des vergetures et 0 complexes. Ce que nous les femmes, avons l’habitude d’appeler, sûrement à tord, des « imperfections ». Elles semblaient si bien dans leur corps et j’admirai l’aura qui émanait d’elle. Mon mari en voyant ma réaction face à cette affiche, m’a dit « il était temps qu’on voit enfin des femmes normales ! Elles sont très jolies« . Je me suis retournée vers lui pour vérifier si sa phrase était en cohérence avec sa communication verbale. Et c’était le cas. Puis il a ajouté, « y’a que vous les femmes pour vous inventer des exigences quand nous les hommes ne vous demandons rien. Regarde la mode féminine et regarde les magazines masculins. »
Ca a raisonné dans ma tête, et je me suis demandée pourquoi ? Pourquoi, en tant que femme nous nous imposons tant d’exigences. Même si le corset a été physiquement aboli, visiblement il est toujours dans nos têtes.
J’ai des seins trop petits, j’ai des seins trop gros, je suis trop grosse, je suis trop maigre… Pourquoi est-on sans cesse dans la comparaison ? Je pense avoir un bout de réponse :
On grandit avec les autres. On nous pousse à cela dès l’enfance. Que ce soit à l’école ou dans la vie familiale. A cela s’ajoute que selon les cultures, cette comparaison est une norme. « Regarde la fille de… Regarde le fils de… », nous sommes dès le plus jeune âge dans l’injonction d’entrer dans un certain moule. Plus tard, lorsque nous voulons sortir des sentiers battus, de l’inquiétude fait jour dans notre entourage. A la recherche de nous-mêmes, a t-on encore la force de mener d’autres combats ?
Je suis tombée dans ces diktats. Ne pas faire de bruit. Essayer de se conformer à ce que l’on attend de nous. Littéralement, se modeler à ce qu’on pense être des exigences de société.
Vous êtes européenne, et vous vous sentez ronde. Changez de continent et vous serez une déesse. Vous êtes africaine et votre maigreur vous désespère ? Changez de continent et vous serez une déesse. Vous avez une forte poitrine et vous faites un focus sur elle car vous avez l’impression qu’elle vous empêche de vivre comme vous le souhaitez ? Trouvez un soutien-gorge adapté et vous pourrez apprécier le côté sensuel d’un tel atout.
Tout est une question de perspective et de point de vue !
J’ai compris tardivement qu’une femme, s’est avant tout une aura et un charisme.
En conclusion, et comme dans tout concept je fais le choix de ne prendre que le meilleur et de faire avec ce que j’ai et ce que je suis. J’espère que vous ferez comme moi, car on est libre quand rien ne peut nous atteindre car on l’a accepté.
Alors soyons body positive ensemble !